YouTube lance de nouveaux sites arabes et active les publicités dans le Golfe et au Maroc
La création de vidéos locales originales connait son heure de gloire au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. La semaine dernière, notre productrice Zeina Tabbara analysait dans sa première vidéo originale L'avenèment du contenu vidéo inédit dans le monde arabe qu’un des facteurs principaux de cette explosion est la facilité avec laquelle les producteurs peuvent maintenant monétiser leur contenu, que cela soit via YouTube ou via des publicitaires indépendants.
Avec plus de 310 millions de vues par jour, plus de 13 millions d’heures de vidéo visionnées et deux heures de contenu uploadé chaque minute, le monde arabe est, selon Ramy Kandil, responsable des relations presse de Google en Egypte et Afrique du Nord, la deuxième région du monde en terme d’utilisation de YouTube. La consommation régionale en vidéo est boostée par les Saoudiens, les Egyptiens et les Jordaniens qui ont fait de leurs stars de vidéos YouTube de véritables célébrités locales.
Aujourd’hui, le portail de vidéos réaffirme son intérêt pour le
Moyen-Orient en ajoutant le Qatar, le Bahreïn, le Koweït, et Oman à
la liste des pays possédant leur site dédié ;
ils rejoignent ainsi l’Algérie, l’Egypte, la Jordanie, le
Maroc, l’Arabie Saoudite, la Tunisie, les Emirats Arabes Unis et le
Yémen. Les lecteurs locaux pourront ainsi voir sur leur homepage
YouTube les vidéos les plus populaires (et décentes) de leur pays.
L’Iraq, le Liban, la Libye, la Syrie, la Cisjordanie et la bande de
Gaza attendent encore ce privilège.
YouTube continue aussi à faciliter la monétisation du contenu
hébergé sur son service en activant les solutions publicitaires et
le Programme Partenaires au Qatar, au Bahreïn, au Koweït, en Oman
et au Maroc. La plateforme de streaming espère ainsi créer
« une opportunité pour les publicitaires qui veulent créer des
solutions publicitaires pan-arabiques » , cite le blog de
Google Arabia, puisqu’ils peuvent maintenant diffuser leurs
publicités dans ces cinq pays ainsi que dans les Emirats, l'Arabie
Saoudite et l'Egypte où ces solutions sont déjà proposées.
Cela signifie que les créateurs de contenu peuvent maintenant générer des revenus en diffusant des bannières, des pubs overlay (qui se superposent à la vidéo), des vidéos TrueView (des pub diffusées au début de la vidéo et qui ne génèrent du revenu que si les utilisateurs les visualisent jusqu’à la fin) ou encore des publicités durant la vidéo que l’on ne peut pas passer.
Est-ce que cela permettra à la création de vidéos originales en
provenance de ces nouveaux pays d’exploser comme elle l’a fait en
Arabie ? Bien que certains estiment que le pourcentage que prend
YouTube – environ 45% des revenus publicitaires –
met en péril l’économie YouTube, ces revenus publicitaires
continuent de donner un avantage aux créateurs de vidéos comme en
ont témoigné les créateurs que nous avons interviewé dans notre
vidéo.
En théorie, des comiques comme le bahreïni Imran Al Aradi
(ci-dessous) pourraient en profiter. Imra Al Aradi n’a pas de
chaîne YouTube exclusive mais il considère déjà que sa plus grande
réussite est « de pouvoir
vivre de sa passion surtout dans un pays où les "vrais boulots"
ne proviennent pas de hobbies… sauf si on est passioné de
cupcakes. »