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Un aperçu de l’entreprenariat au Maroc : qui peut aider les startups locales ?

Un aperçu de l’entreprenariat au Maroc : qui peut aider les startups locales ?

Les entrepreneurs doivent faire face à de nombreux défis au Maroc, que cela soit pour rencontrer des mentors et des investisseurs, trouver des bureaux dans leur budget, nouer des partenariats, recruter des co-fondateurs ou tout simplement trouver des espaces pour se rencontrer et partager. Mais selon Karim Jazouani, consultant, cofondateur du blog Thenexties.com et contributeur chez Wamda, de nombreuses mesures pourraient être prises pour répondre à leurs besoins. 

Les entrepreneurs marocains ont besoin de locaux.

Trouver des locaux au Maroc est difficile et couteux. Il existe quelques rares espaces qui proposent des bureaux dans des centres technologiques comme le Technopark de Casablanca (et bientôt celui de Rabat) ou le Rabat Technopolis mais les tarifs restent prohibitifs pour les jeunes entrepreneurs. Pour Karim Jazouani, « quand on est un jeune entrepreneur, on est obligé de faire du télétravail ou de travailler chez un ami. »

L’an dernier, un espace de coworking avait vu le jour. iNSANE! s’était rapidement imposé comme le lieu où organiser des évènements comme le TEDxCasablanca Salon. Malheureusement, iNSANE! a dû libérer ses locaux et cherche maintenant un nouvel espace lui permettant de conserver sa tarification accessible à tous.

Les entrepreneurs marocains ont besoin d’investisseurs.

Comme beaucoup d’investisseurs au Moyen-Orient, les investisseurs marocains sont encore frileux quand il s’agit d’investir dans des jeunes entreprises au retour sur investissement (ROI) incertain. Les entrepreneurs doivent donc se tourner vers des fonds institutionnels comme le Maroc Numeric Fund, un fonds d'investissement en capital risque (venture capitalist) qui s’intéresse aux startups en phase de démarrage (seed stage), et le Centre Marocain de l'Innovation, un fond qui finance des projets innovants en phase de lancement (startup stage) et de croissance (growth stage).

Les entrepreneurs marocains peuvent aussi se tourner vers les fonds et VCs régionaux ouverts aux projets basés au Maroc, comme Wamda Capital.

Le Maroc a besoin de plus d’évangélisation pour faire changer les mentalités et faciliter l’investissement privé, m’explique Karim Jazouani. Mais cela ne peut se faire sans véritable incubateur et lieu de rencontre. En effet, offrir un encadrement et un soutien professionnel aux entrepreneurs permettrait de lever les craintes des investisseurs.

Les entrepreneurs marocains ont besoin de mentors et de synergies.

Le constat de Karim Jazouani est sans appel : « On a très peu de mentors. » Les entrepreneurs marocains doivent apprendre à partager leurs connaissances s’ils veulent pouvoir bénéficier de mentorat et d’accompagnement. L’autre option est de faire venir des mentors de l’étranger qui n’ont pas peur de partager leurs connaissances et ont plus d’expérience.

Parallèlement, il faudrait offrir des évènements qui permettent de renforcer les synergies entre entrepreneurs. L’an dernier, iNSANE! avait organisé plusieurs événements comme Pitch Please! et BeMyApp Weekend.

Cette année, Wamda organisera un Mix N’ Mentor Casablanca pour réunir pour la première fois entrepreneurs et mentors dans une ambiance décontractée.

Le Maroc a besoin de structures à la fois urbaines et rurales.

« Le Maroc est essentiellement rural. Il faut promouvoir l’emploi et l’auto-entreprenariat auprès des jeunes désœuvrés. C’est là où il y a le plus gros à faire appuie Karim Jazouani. » Il est donc important que les organisations qui soutiennent l’entreprenariat soit réparties sur tout le territoire et pas que dans les grandes villes.

Qui est là pour aider les startups ?

Heureusement, les organisations œuvrant à soutenir les startups se font plus nombreuses.  Il y a un mois, en mars, un premier incubateur a vu le jour.  

A 2000 MAD (US $230) les frais d'entrée, La Boutique des Startups offre aux jeunes entrepreneurs un lieu tout équipé pour travailler pendant six mois avec 18 stations de travail, une salle de réunion, une secrétaire, et un encadrement légal et comptable. Anasse Elkhadiryene, le fondateur, dit être actuellement en train de réunir une équipe de 4 à 5 mentors pour entourer les startups.  A l’issu de ces six mois, le fondateur, issu du monde de la banque d’investissement, organisera un tour de table. A l’heure actuelle, l’incubateur a réunit 2 startups.

Les entrepreneurs peuvent aussi profiter de l’aide du Centre d'Investissement Régional pour la création administrative de leur entreprise et la Fondation du Jeune Entrepreneur pour les jeunes en milieux ruraux.

Une fois que leurs startups sont en phase de lancement, les marocains peuvent se tourner vers le Maroc Numeric Fund et le Centre Marocain de l'Innovation. Petit bémol : ces deux fonds viennent d’initiatives gouvernementales. Des fonds privés sont nécessaires pour dynamiser le milieu et accélérer le changement des mentalités.

L’écosystème semble prendre forme mais a besoin de soutien pour éviter que des initiatives comme iNSANE! disparaissent faute de financement. La succès de La Boutique des Startups dépendra aussi de sa capacité à trouver des investisseurs. Maintenant il reste une vraie question sans réponse : quand-est ce que le premier accélérateur verra la jour ?

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