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Google Glass a de la concurrence : cet entrepreneur libanais présente ces lunettes 3D poids plume

Google Glass a de la concurrence : cet entrepreneur libanais présente ces lunettes 3D poids plume

Faites de la place, Google Glass. Un entrepreneur libanais et son cofondateur viennent tout juste de concevoir une paire de lunettes qui révèle la réalité augmentée en trois dimensions, contrairement aux lunettes de Google qui n’offrent que la 2D. 

Les lunettes, conçues par Soulaiman Itani et Allen Yang à Atheer Labs à Mountain View, apportent certains fantasmes au quotidien : elles permettent de faire du sport avec des cibles virtuelles, de lancer une recherche en ligne tout en menant une conférence téléphonique ou bien de jouer à des jeux en 3D grâce aux capteurs de mouvements et à des algorithmes poussés. 

Ceux qui ont été impressionnés par le TED Talk de Pranav Mistry sur la technologie du Sixième Sens deviendront sûrement fans d’Atheer, qui offre un champ de vision de 65 degrés, contrairement aux 12 degrés offerts par Google.

Elles sont aujourd’hui disponibles sur Indiegogo pour seulement 350$ ; la seule chose qui lui manque maintenant est la precognition. Soulaiman Itani explique qu’avec son design ultra léger et sa compatibilité avec les apps d’Android, la paire de lunettes a été pensée pour le grand public. Alors que les SDK de Google permettent aux développeurs de construire des apps pour les Google Glass, Atheer permet de faire fonctionner près d’un million d’applications Android telles quelles. Toutefois, l’entreprise a aussi créé un SDK sur mesure pour les développeurs Android qui auraient envie de profiter de ses fonctions 3D. Itani raconte que cela permet aux utilisateurs de créer des objets virtuels qu’ils peuvent laisser dans leur environnement ou envoyer dans d’autres endroits.

Le seul inconvénient, rapporte Nancy Gohring pour CiteWorld, c’est que les lunettes Atheer doivent être physiquement reliées à un appareil Android pour fonctionner ; une décision sagement prise, nous explique Soulaiman Itani qui estime que le poids des batteries les aurait rendu trop lourdes.

Et d’ajouter : « si l’appareil pesait plus de 100g, les gens auraient des migraines à cause du poids que ça aurait sur leur tête ». Sans câble, « vous avez le choix entre un appareil qui a très peu de batterie ou un appareil qui donne une migraine aux utilisateurs ». 

Itani met en avant quatre raisons qui font qu’Atheer n’a pas opté pour un appareil sans fil. Quand on regarde les écouteurs avec fils, on se rend compte qu’ils sont les plus populaires car ils sont plus légers, plus économiques, de meilleure qualité et surtout ne nécessitent pas d’entretien électrique particulier. Pour Itani, « les gens ne veulent pas avoi à charger encore un autre appareil le soir ».

Pourtant, penser que le hardware est le grand différenciateur d’Atheer serait rater la révolution que représente son software.  D’autaut que, comme Soulaiman Itani nous l’explique, le hardware n’est même pas un objectif final : « Nous sommes avant tout une plateforme software. Nous créons du hardware car il n’y a pas de hardware convenable en ce moment », de potentiels partenariats avec des entreprises de hardware sont en discussion.

De Beyrouth à la Silicon Valley

Soulaiman Itani, son diplôme de l’American University of Beirut en poche, quitte le Liban en 2004 pour obtenir un master et un PhD en ingénierie électronique et en informatique au MIT de Boston. Il enchaîne avec un post-doctorat en recherche en cancérologie à UC Berkley, « une suite logique » rigole t’il. Plus sérieusement, il note que ses recherches en cancérologie ou en robotique ont un point commun, la passion pour les mathématiques abstraites.

C’est à l’UC Berkley qu’il a l’idée d’Atheer : « dès que j’ai su créer un bouton qui flottait dans l’air et que j’ai pu cliquer dessus, j’ai rédigé un business plan et tout s’est accéléré, » explique t’il. Allan Yang lui est recommandé et les voilà partis.

Quelques conseils pour les entrepreneurs du Moyen-Orient

Itani, qui souhaite aider les entrepreneurs de la région à se lancer dans la Silicon Valley, leur conseille de « se lancer vite et de prendre beaucoup de risques. Plus on se lance tard, plus il est difficile d’échouer car les enjeux sont plus élevés. »

Il conseille aussi aux entrepreneurs de construire des équipes complémentaires. « Notre équipe est très variée, que cela soit en terme d’âge, de milieu et d’éducation, explique t’il. Nous avons un docteur en médecine, un agent des brevets et un diplômé en architecture d’espace. Plutôt cool, non ? »

Est-ce qu’Atheer pourra battre Google ? « Nous avons une approche très différente, explique Soulaiman. Nous ne sommes pas en compétition avec la version actuelle des Google glasses mais avec celles du futur. Nous sommes convaincus que les lunettes de Google et les autres ressembleront de plus en plus à ce que nous faisons à l’heure actuelle, c’est à dire à des systèmes complets qui repose sur du hardware et du software. Nous sommes prêts pour cette concurrence. »

Après tout, « il s’agit de viser haut et d’apprécier chaque moment, » conclue t’il. 

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