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MyVLE : Deux échecs pour mieux réussir sa troisième startup

MyVLE : Deux échecs pour mieux réussir sa troisième startup

MyVLE est sans aucun doute l’une des startups marocaines les plus attendues. Entre son équipe d’entrepreneurs aguerris maroco-américaine, son produit extrêmement bien fini et son marché en pleine croissance, la startup a tout pour devenir la success story internationale marocaine. 

MyVLE est une solution d’apprentissage en ligne - MyVLE signifie My Virtual Learning Environment - particulièrement bien faite destinée aux écoles et université de petite et moyenne taille. 

Ayant utilisé BlackBoard, le leader du marché, quand j’étais étudiante, je m’attendais à découvrir un service plutôt ennuyeux. Quelle ne fut pas ma surprise. MyVLE est si simple, facile à utiliser et interactif qu’il m’a honnêtement donné envie de retourner à l’université pour l’utiliser ! 

Nous avons rencontré Kamal Bouskri, l’un des co-fondateurs pour une belle leçon d’entrepreneuriat.

Deux échecs, un vrai entrepreneur

Son diplôme en informatique obtenu au Maroc et aux Etats-Unis en poche, il rentre à Marrakech transformer le riad familial en hôtel de luxe, un véritable succès.

Une fois le riad en vitesse de croisière, Kamal décide de retourner à l’informatique et aux startups. En trois ans, il lance deux startups qui se solderont par deux échecs au bout de trois mois de commercialisation et qui lui apprendront beaucoup sur les spécificités de l’entrepreneuriat tech. 

La première, International Hoteliers Club, une communauté en ligne dans laquelle les cadres de l’hôtellerie peuvent échanger des nuits d’hôtel entre eux et ainsi voyager sans payer leur logement, échoue pour cause d’épuisement. La seconde, Easyproof, un service qui permet de faciliter le travail à distance entre designers et développeurs en permettant d’annoter et commenter du contenu visuel, échoue par manque de potentiel financier.

Voici ce qu’il a tiré de ces deux expériences :

  • Il faut prendre le temps de construire son produit. Kamal a voulu faire payer l’accès à International Hoteliers Club dès les premiers jours. Il a appris à ses dépens que les internautes ne sont pas prêts à payer pour appartenir à une communauté qui n’existe pas encore.
     
  • Il est mieux de s’entourer d’un cofondateur complémentaire pour partager la charge de travail, bénéficier de plus de compétences et surtout… se remotiver.
     
  • Il faut savoir prendre son temps et garder son énergie. Après trois moment, l’entrepreneur sait comment il doit faire pivoter International Hoteliers Club mais n’en a tout simplement plus la force.
     
  • Il faut vraiment étudier le marché. L’entrepreneur réalise une fois Easyproof lancé que la concurrence dispose d’une longueur d’avance qu’il sera trop couteux de rattraper.
  • Il faut choisir faire attention au cout d’acquisition de clients avant de se lancer. Le jeune père de famille découvre avec Easyproof que choisir un marché de niche destiné à des professionnels augmente considérablement le coût d’acquisition.

Pour son projet suivant, il cherche un marché suffisamment large et à l’abri de la crise pour offrir un véritable potentiel de croissance et un produit qui ne nécessite pas de créer une masse critique. Il décide de s’attaquer au e-learning en créant un LMS, Learning Management System, un secteur largement dominé par la mastodonte Blackboard. 

Monter une équipe 5 étoiles

Cette fois-ci, Kamal Bouskri décide de monter une équipe solide. il embarque Zakaria Mahboubi pour le côté finance, et Hamza Aboulfeth pour le côté tech. Réussir sa startup, Hamza connaît ça, puisqu’il a fondé le registar marocain Genious, une success story marocaine. A tout juste 15 ans, le jeune Marocain débordant d’énergie, lance Genious, un succès qui l’amènera à abandoner ses études à 21 ans pour s’y consacrer (voir notre article de 2012),

Conscient de manquer d’une « expérience métier » et de s’attaquer à un marché très concurrentiel, l’entrepreneur décide convaincre des experts à définir le produit avec lui, et d’ainsi éviter de « tomber amoureux » d’un produit qui ne sera pas adapté au public final. Puisque son adresse marocaine manque de crédibilité à l’international, il cherche des experts internationaux. « Sans une équipe de premier rang, les chances d’y arriver aurait été extrêmement faibles », explique t’il.

Doté de sa vision uniquement, il convint Alan Daly, doyen du Département d'études pédagogiques  à l’Université de San Diego, un ponte dans ce domaine donc, rencontré dans son riad, puis Alan Guinn, doyen des études supérieure à la Rushmore University du Tennessee et consultant dans l’entrepreneuriat, de le rejoindre en tant qu’associés/advisors. L’entrepreneur est clair : « Je préfère avoir 30% [d’une startup qui marche] que 100% de rien. »

Cinq mois plus tard, l’équipe est prête à créer son produit.

Un problème, une solution

En cherchant à comprendre pourquoi les écoles et universités de petite et moyenne taille sont réticentes à passer au e-learning, l’équipe découvre que celles-ci sont intimidées par le prix et l’identité très « corporate » des gros acteurs, comme BlackBoard. Ils décident donc d’offrir un produit à l’identité et au prix plus accessible. 

Pour obtenir une offre plus accessible, l’équipe a travaillé pendant près de deux ans sur la conception du produit afin d’offrir un service que les écoles puissent configurer elles-mêmes en 30 minutes et qui soit évident à utiliser pour les enseignants peu portés sur l’informatique, limitant ainsi le budget support client.

Afin de rendre le service facile à utiliser et moins coûteux, MyVLE utilise, d’autre part, les services gratuits de Google, comme le chargement de vidéos, le chat ou encore le traitement de texte.

Quant à l’acquisition de clients, elle se fera en externe via des commerciaux partenaires indépendants.

Un service simple

Les enseignants peuvent adopter MyVLE à leur vitesse, en choisissant d’utiliser tout ou partie des fonctionnalités proposées :

-       poster des matériels d’étude

-       ouvrir un espace de discussion pour que les étudiants puissent poser des questions à leur camarades de classe, à leur professeur ou même à un intervenant extérieur

-       poster des tests, que cela soit des quizz (avec correction automatique) ou des dissertations. 

Afin de faciliter la vie des professeurs, chaque étudiant dispose d’un profil permettant au corps éducatif de mettre un nom sur une tête et de voir l’historique d’un étudiant, et d’obtenir des statistiques sur les résultats des étudiants.

Le service est disponible en anglais, en français et bientôt en arabe, avec pour priorité les marchés en développement d’Afrique et du Moyen-Orient.

 

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