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Hivos s’attaque au manque de storytelling en Tunisie

Hivos s’attaque au manque de storytelling en Tunisie

Le mois dernier, douze équipes de Tunisiens de moins de 35 ans, ont choisi de passer tout un weekend à Cogite, l’espace de coworking tunisois, pour participer à Disrupt!/Media!.

Pendant deux jours, les jeunes participants, dans la majeure partie des étudiants, ont pu bénéficier d’une formation pour développer leur projet de startup et apprendre à pitcher. Huit mentors étaient présents pour les accompagner.

Cet événement marquait les débuts du programme Mideast Creatives de Hivos en Tunisie.  Ce programme, dont le but est de booster « le secteur créatif et culturel dans la région arabe », a lancé la série d’évènements Disrupt en novembre dernier, au Caire, avec Disrupt!/Design!, un événement destiné à aider les startups dans le secteur dans la musique, le design et les médias en ligne à développer et présenter leurs idées.

 « Ce n’est pas qu’une formation, explique Houssem Aoudi, cofondateur de Cogite, c’est aussi un concours. C’est un événement intense. » Et de continuer : « Nous devons promouvoir plus d’évènements autour des thèmes comme le storytelling et les médias sociaux ».

Libérer le potentiel créatif

Les nombreux ateliers de l’événement visaient à  promouvoir la culture du storytelling et de l’utilisation de supports visuels pour présenter des propos de façon vivante.

« Les gens s’intéressent d’habitude plus au projet et à l’idée elle-même qu’à la façon dont ils sont présentés. Nous essayons de créer un lieu où les participants se sentent libres de parler de leurs idées » explique Monique Doppert, la responsable des programmes TIC et média  en Asie de l’ouest de Hivos.

Un focus particulier avait été mis sur le business model canvas, explique Adel Beznin, le coach principal de Disrupt!/Media!, car ce modèle permet de casser la monotonie des présentations techniques en se concentrant sur le récit d’une histoire.

Walid Hamrouni, un participant de 21 ans, acquiesce : « il y a un gros problème de pitch. De nombreuses personnes ont de bonnes idées mais ont besoin d’apprendre à les présenter et à faire passer leur message ».

« Avant la formation, j’ai cherché à comprendre les business models sur internet, explique Monia Balghouthi, une participante de 22 ans, j’ai bien cru que je n’y comprendrai jamais rien. »

Karim Ben Abdalah, mentor et expert dans la communication, appuie sur le rôle des médias : « Je suis venu ici pour aider les jeunes sur leurs projets. Je suis convaincu qu’il y a de super projets prometteurs mais que leur succès est limité par leur manque de présence en ligne. Les projets d’aujourd’hui ont besoin d’être à jour sur tout ce qui est médias sociaux et technologie. »

Le concours

Les participants avaient 3 minutes pour convaincre les trois jurés, Leila Charfi, responsable du Yunus Social Business en Tunisie, Mehdi Baccouche de l’incubateur social IMPACT et Saber Sassi, grâce à des présentations jouant de supports visuels et de storytelling.

Les projets étaient d’une grande diversité, prouvant une impressionnante compréhension des besoins du marché, et une capacité à trouver des solutions innovantes à des problèmes donnés. Il y avait parmi les projets, une plateforme éducative, une application mobile de développement personnel, un service de marketing neurologique, ou encore une plateforme de personnalisation de poterie.

Les juges ont donné leur feedbacks aux participants, notamment sur la faisabilité de leurs projets. Ils ont aussi exprimé leur désir de continuer à soutenir les porteurs de projets après l’événement. « J’étais ravie de faire partie de cet événement, et enchantée par la qualité des projets présentés. Les équipes peuvent venir quand elles veulent au Yunus Social Business pour obtenir de l’aide » témoigne Leila Charfi.

C’est finalement GillArt qui a remporté le concours.  Cette plateforme en ligne veut sensibiliser les Tunisiens aux activités et évènements culturels, dans le domaine du cinéma, de la musique et de l’art, dans le pays. Les trois membres de l’équipe ont gagné un prix  de 2 500€ ainsi que trois mois d’accès gratuit à Cogite pour bien commencer leur startup.

Kenza Zweri, 19 ans, était l’une des membres de l’équipe : « c’est génial d’avoir un rêve et de le voir devenir une réalité. Nous allons d’abord développer le site et ouvrirons ensuite  une galerie [où le groupe organisera des projections de films, des activités et des concerts]. »

Cette première édition a permis aux participants de faire le plein d’inspiration et les organisateurs parlent déjà d’une prochaine édition.

Crédit Photo : Disrupt!/Media!

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