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Quel futur pour le coworking tunisien ? Un Q&A avec Rym Baouendi de Cogite

Quel futur pour le coworking tunisien ? Un Q&A avec Rym Baouendi de Cogite

Il y a deux mois, Cogite soufflait sa bougie et célébrait son première anniversaire. Un an déjà que l'espace a ouvert ses portes, et que de choses ont changé. L’espace de coworking tunisois compte désormais deux espaces, un au quartier du Lac et un en centre-ville, et réfléchit à s’agrandir. Pendant ce temps, d’autres espaces de travail partagé et de hubs entrepreneuriaux sont en train de se monter. Le nombre d’évènements et de programmes de soutien à destinations des entrepreneurs a aussi bondi.

Nous avons fait le point avec Rym Baouendi, cofondatrice de Cogite, avec Zied Mhirsi et Houssem Aoudi, sur l’année passée, sur sa vision de l’écosystème entrepreneurial et les plans de Cogite.

Wamda : Comment se porte Cogite ?

Rym Baouendi : On a 25 desks à Cogite du Lac et c’est plein maintenant. 80% [des travailleurs] sont là tous les jours, on commence à avoir un corps de la communauté qui assez stable. On est en train de regarder pour trouver un espace beaucoup plus grand parce qu’on sent la pression au Lac, il y a des choses qu’on ne peut plus ouvrir à cause de la limite de l’espace. 

On a ouvert un nouveau Cogite en centre-ville, il y a un mois et demi, qui a à peu près la même taille [que le premier Cogite] et on a déjà six ou sept personnes là-bas. L’espace a été ouvert en réponse à une demande de certains groupes de la communauté qui ont des difficultés à accéder au Lac. D’autre part, les jeunes ont besoin de lieux de réunion et le centre-ville est plus pratique pour ça. En plus, quelqu’un de la communauté qui voulait nous encourager nous a offert un espace pendant un moment gratuitement. Le public est un peu différent [qu’au Lac], plus jeune. Cela nous permet d’agrandir notre communauté, maintenant on touche des groupes qui venaient au Lac avant mais n’étaient pas aussi à l’aise que les autres [ndlr : en terme de transport].

Certains membres de la communauté du Lac trouvent que c’est super de pouvoir accéder à deux espaces dans deux endroits différents, s’ils ont des réunions en centre-ville, ils vont travailler à Cogite là-bas.

Wamda : Quand peut-on espérer découvrir ce nouvel espace plus grand au Lac ? 

Rym Baouendi : On a fait des demandes de fonds. Comme au début, avec le premier espace du Lac, il va falloir que toutes les étoiles soient alignées. Donc on ne sait pas encore, ùais il y a beaucoup de demande. 

On aimerait que cet espace aille au delà du coworking. On aimerait proposer des espaces publics avec un café et un lieu pour organiser des évènements liés à l’entrepreneuriat mais aussi des évènements plus grand public pour pouvoir faire le lien entre l’entrepreneuriat et le voisinage et la communauté où il est implanté. On aimerait proposer aussi un espace de prototypage, un maker space.

Wamda : Que penses-tu des autres espaces de travail qui vont ouvrir prochainement ?

Rym Baouendi : On ouvre la porte, on répond aux gens [qui veulent ouvrir un espace de travail] parce qu’on pense qu’il y a un besoin à Tunis. S’il y a d’autres qui peuvent aider à répondre à ce besoin, avec leurs propres moyens, tant mieux. On est plus dans l’optique de les aider. On est très content qu’il y ait plus de projets.

Wamda : Qu’est-ce que Cogite a changé en Tunisie ? 

Rym Baouendi : Quand on est arrivé en Tunisie, les gens ne savaient même pas ce qu’était le coworking. Au début, les gens travaillent à Cogite mais travaillaient chacun pour soi. En un an, on voit qu’il y a beaucoup de collaboration, d’échanges, d’ouvertures. Je pense que Cogite a été instrumental à la création de ce changement de mentalités et à l’introduction ce concept de coworking en Tunisie.

Je pense qu’avant en Tunisie, il y avait plusieurs personnes qui travaillaient sur des projets intéressants mais qui ne se connaissaient pas du tout. On était la colle qui rassemble tout ce beau monde. Maintenant, les entrepreneurs en Tunisie ont un endroit qu’ils peuvent appeler chez eux et ça c’est important. A chaque contact, il y a des idées, des collaborations potentielles qui peuvent voir le jour. On ne peut pas le quantifier mais on le sait. 


Vue sur le lac

Wamda : Est-ce que tu as noté une évolution de l’écosystème en un an et deux mois ?

Rym Baouendi : L’écosystème a muri, mais on est plus dans la quantité que la qualité.  Même pour nous, c’est une transition qu’on doit faire. Avant, on était là pour connecter, maintenant il va falloir travailler sur le contenu : quels types de programmes, quels évènements.

Jusque là, on encourageait les gens à organiser leurs évènements [chez Cogite]. Depuis quelques temps, on a décidé de créer un programme avec une logique. Pour l’instant, on a accueilli des évènements tiers, mais maintenant, on aimerait faire nos propres évènements. Comment faire évoluer l’écosystème, c’est la grande question en ce moment.

Wamda : Quels ont été tes moments préférés de Cogite ?

Rym Baouendi : Parmi les programmes qu’on a organisé et que je trouve extraordinaire, il y a eu le Yunus Social Business Accelerator cet été. Ca c’était extra. On a bénéficié d’un partenariat avec THNK, la School of Creative Leadership basée à Amsterdam. Ils nous ont offert leurs cours en ligne pour tester l’e-learning. Là, on a quinze personnes qui se réunissent dans notre espace. Il y a des exercices et les gens travaillent dessus ensemble.

Ce que je préfère c’est quand je vois que nous en tant que fondateur on n'a plus besoin d’être dans l’espace pour qu’il se passe des choses. J’aime voir que la communauté s’est appropriée les lieux, que les gens se sentent chez eux et prennent des initiatives.

Je ne m’attendais pas à ce que se passe de façon aussi rapide. 

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