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Comment les Tunisiens de Disrupt CK se préparent à révolutioner le second-screen aux Etats-Unis

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Comment les Tunisiens de Disrupt CK se préparent à révolutioner le second-screen aux Etats-Unis

Quand on découvre Disrupt CK, on ne peut pas s’empêcher de penser à Saphon. Les deux entreprises ont en effet beaucoup de points en commun : toutes deux sont des projets technologiques développés en Tunisie pour le marché international et toutes deux pourraient révolutionner leur secteur - celui de l’énergie éolienne pour Saphon, celui de la consommation de contenu audiovisuel pour Disrupt CK - un nom temporaire. Et surtout, même si la date de lancement n'est pas pour tout de suite, les deux entreprises font déjà beaucoup parler d’elles.

Nous avons rencontré le cofondateur de Disrupt CK, Zied Jallouli, pour comprendre pourquoi Disrupt CK fait tant de bruit.

Achetez ce que vous voyez à la télé.

Disrupt CK est une appli qui permet de découvrir et acheter des produits vus dans un film, une série ou une émission. Il suffit de prendre une capture d’écran sur l’appli pour obtenir des informations sur les produits contenus dans la vidéo. La capture d’écran se dote en effet de tags associés à chaque produit qui permettent d’acheter les produits désirés en ligne.

Pour réussi ce tour de passe-passe, Disrupt CK est en train de nouer des partenariat avec les créateurs de contenu américains afin qu’ils leur communiquent la liste des produits utilisés lors du tournage.

L’intérêt pour les créateurs de contenu est financier puisque Disrupt CK redistribuera une partie des revenus générés par les achats effectués aux créateurs de contenu,même sur le contenu piraté, et ouvrira de nouvelles possibilités pour le placement de produit, une source importante de revenus.

Au début, Disrupt CK se contentera d’offrir ce service pour les séries et émissions de télé pré-enregistrées, mais compte bien étendre ce service aux émissions en direct et aux films une fois le modèle prouvé.

Le service sera lancé dans quelques mois, en attendant le projet avance.

Pour trouver des co-fondateurs, il faut rencontrer du monde

Zied connaît bien connaît bien l’industrie de la production audiovisuelle, alors, début décembre 2012, il décide de développer un projet qu’il a en tête : Disrupt CK. Mais pour cela, ce marketeux a besoin de cofondateurs et d’ingénieurs. « Ca a été très compliqué de trouver les co-fondateurs, avoue t’il. Il faut prendre son temps pour trouver les bonnes personnes. » 

Il se met à aller à tous les startups weekends et évènements tech et entrepreneuriat afin de  rencontrer du monde. Après quelques moi, une personne qu’il a rencontrée à un événement le met en contact avec un entrepreneur ingénieur hollandais installé en Tunisie, Ewald Bos. Celui-ci rejoint le projet en tant que co-fondateur, suivi rapidement par un Suédois, Thomas Adner, un ancien de Tetra Pak basé en Tunisie qui a été le premier à investir dans la boite.

La concurrence, une confirmation de l’intérêt du produit

« Quand on s’est lancé, il n’y avait pas grand chose [en terme de concurrence], explique le co-fondateur ; depuis les technologies de synchronisation se sont démocratisées et Il y a eu des tentatives au niveau mondial mais on n’a pas encore vu une boite qui a décollée. » Au lieu de se laisser démotiver face à une concurrence évoluant dans des marchés bien plus favorables à l’innovation, l’équipe a décidé de continuer.

La concurrence n’a fait que convaincre l'équipe et les investisseurs tunisiens de l’intérêt pour ce genre de service, et en même temps, l’offre proposée ne leur semblait pas prometteuse. « On pense avoir le bon business model et surtout la bonne techno pour offrir ce service grande échelle. »

Le marché américain, le marché le plus évident

La startup tunisienne a décidé de s’attaquer au contenu américain. C’est une évidence, m’explique t’il, car les Américains sont à la fois les premiers exportateurs de contenu vidéo et des énormes consommateurs de films et séries américaines.

Se lancer aux Etats-Unis est rarement chose aisée, mais c’est loin d’être impossible, explique Zied. « Ce n’est pas la nationalité [tunisienne] qui dérange, le problème c’est que les investisseurs veulent investir dans une entreprise sous la législation de leur pays parce qu’ils y connaissent les risques juridiques et politiques ainsi que les procédures. » Il s’agit donc de s’installer dans le pays avant de trouver des investisseurs, estime l’entrepreneur.

Pour ce faire, l’équipe a rejoins l’accélérateur PITME, un accélérateur installé dans la Silicon Valley, réservé aux startups du monde arabe souhaitant se lancer aux Etats-Unis (voir notre article sur les accélérateurs internationaux ouverts aux startups du monde arabe). 

« C’était une bonne immersion pour vraiment comprendre comment ça se passe là-bas, confie t’il. On a rencontré plein de personnes très intéressantes qui nous ont challengés, conseillés, ouverts des portes.  

La startup est actuellement en discussion avec des producteurs américains et des investisseurs tunisiens et américains.

Aller frapper à toutes les portes

Ce n’était pas le premier accélérateur auquel Disrupt CK a participé. Pour se lancer, l’équipe n’a pas eu peur d’aller rencontrer toutes les personnes et organisations soutenant l’innovation dans son pays et a obtenu le soutien de Microsoft Innovation Center (MIC), Wikistartup, Réseau Entreprendre ou encore Startup Factory (pour découvrir toutes les organisations soutenant les entrepreneurs en Tunisie, lire notre article).

Même s’il considère qu’il y a beaucoup de progrès à faire en terme d’incubation et de culture startup, l’entrepreneur reconnaît que c’est un bon début et que ces programmes lui ont permis d'obtenir un prêt de 20 000$ grâce au Réseau Entreprendre et de la formation, et d'être mis en contact avec des experts et d’être sponsorisé pour aller aux Etats-Unis, grâce à Startup Factory et au MIC.

« Je ne pense pas que ce soit jamais assez » me répond t’il quand je lui demande si ça ne fait pas beaucoup d’organisations de soutien. « On est toujours en train de se découvrir, si on arrête d’être curieux ou d’apprendre, c’est la fin. » 

 

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