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En 2015, les startups marocaines s’attaquent au problème du transport

En 2015, les startups marocaines s’attaquent au problème du transport

La problématique des transports a toujours été une source d’inspiration pour les entrepreneurs tech arabes à la recherche de problèmes à résoudre. Il faut dire que se déplacer dans les pays arabeS est trop souvent compliqué.

Posséder une voiture est une dépense que peu de familles peuvent se permettre, tandis que les transports en commun ne couvrent qu’une partie des trajets effectués par les citadins. Le développement de certains services populaires à l’étranger permet déjà, dans certains pays arabes, de se déplacer avec plus de liberté sans posséder de voiture. 

La région MENA a, en effet, vu se multiplier les applis de taxi et de chauffeurs privés, de l’Egypte à l’Arabie Saoudite en passant par les Emirats, et apparaitre des services audacieux comme ces services de navettes privées, de bateau-taxis ou de covoiturage en Egypte.

C’est désormais aux Marocains de s’y mettre. Voici les startups qui veulent changer le transport au Maroc en 2015.

Permettre le covoiturage

Le covoiturage, le fait de partager un voyage en voiture à plusieurs pour se répartir les coûts ou se passer le volant, fait fureur en Europe, à tel point que Blablacar a récemment levé 100 millions d’euros. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’une startup marocaine tente de reproduire ce succès. Le hic : reverser de l’argent à un conducteur de voiture est interdit au Maroc.

L’équipe derrière Carpooli, un service lancé en septembre, a donc opté pour un modèle de cotisation. 1- Le conducteur partage ses places libres avec la communauté, 2- les passagers paient leur cotisation au trajet en ligne, 3- Carpooli reverse une partie de la somme cotisée au conducteur sous forme de dotation carburant à faire valoir dans le réseau Total. Un système qui permet d’éviter que le conducteur soit payé en liquide, explique le cofondateur Mohamed Berrada Sounni à Wamda.

Autre défi : « Les Marocains ont toujours été réticents par rapport au covoiturage » admet Mohamed. L’entrepreneur a donc opté pour une technique à la Facebook en n’ouvrant le service qu’aux étudiants de l’université Al Akhawayn. Une fois le modèle prouvé le service sera lancé au sein d’autres communautés.

Selon le cofondateur, le service, qui est pour quelques semaines en stand-by, dispose à ce jour de plus de 500 utilisateurs au sein d’Al Akhawayn.

Faciliter et sécuriser la prise de taxi

Comme nous l’expliquions le mois dernier, 2015 sera l’année des applis de taxi avec le lancement notamment de iTaxi et Taxiii et l’arrivée possible d’Uber. Un dernier arrivant est aussi à prendre en considération : Votrechauffeur.ma qui vise à offrir des chauffeurs privés pour des déplacements urbains, navettes aéroport, transferts inter-villes et excursions et circuits touristiques. Pour l’instant, le service ne propose que des mini-vans au départ de Casablanca, mais les voitures économiques et luxe sont aussi prévues.

Nous revenons dans La guerre des applis de réservation de taxis se prépare au Maroc sur le potentiel de ce segment au Maroc et la stratégie africaine de iTaxi et Taxiii.

Permettre de louer une voiture à l’heure

A l’instar des désormais célèbre Zipcar aux Etats-Unis et AutoLib en France, Carmine veut permettre aux Marocains de louer des voitures en libre-service 24h/24h à Casablanca pour une heure ou plus, un projet très ambitieux autant du côté technique qu’administratif et marketing.

Le service Carmine cible principalement les jeunes qui n'ont pas les moyens d’acquérir une voiture, a expliqué le fondateur Mohammed Mrani Alaoui à Wamda, justifiant que posséder une voiture au Maroc coûte en moyenne 7 000 dirhams, soit 700 USD, par mois en raison des frais de leasing, d’assurance, de vignette, d’entretien de parking et de l’amortissement de la valeur du véhicule. Le service est aussi destiné à ceux qui n'ont besoin d'une voiture que ponctuellement. 

Comme les services précédemment mentionnés, Carmine a sous-traité la partie technique à un partenaire international et a auto-financé le lancement. L’équipe a dû faire face à un troisième défi : l’assurance. « La franchise était notre majeur préoccupation. Nous avons innové en offrant pour la première fois au Maroc un service de rachat de franchise. »

Le service sera lancé le 2 mars 2015. Ce sera le premier du genre dans la région MENA. 

Faciliter la location de voitures 

Restent les déplacements longs ou hors des villes. C’est Loue1Voiture qui s’attaque à ce marché en proposant de moderniser la location de voitures à la journée.

La fondatrice Nour Drissi a, pour l’instant, concentré ses efforts sur Book1car, une plateforme permettant aux Marocains de réserver des offres de location de voitures à l’étranger. Ce service de courtage, lancé en février 2014, a été développé grâce à un partenariat avec Cartrawler, un acteur international du secteur, qui n’inculait pas le développement du service au Maroc.

En mai prochain, l’entrepreneur lancera la variante nationale de Book1car, appelé Loue1voiture, qui visera à promouvoir et donner plus de visibilité aux loueurs de voitures locaux et indépendants au Maroc. Ce service permettra aux Marocains d’accéder à une offre très compétitive et minutieusement sélectionnée et remettra la location de voitures aux étrangers dans les mains des Marocains. 

Le projet a attiré une grande attention dans le milieu web régional - il a notamment remporté le premier prix du MIT Enterprise Forum Arab Startup Competition dans la catégorie Ideas et le deuxième prix de She Leads Africa - ce qui a permis à Nour de lever de nombreux défis, explique t’elle à Wamda. « Le problème de financement a été partiellement résorbé grâce aux compétitions internationales que le projet Loue1voiture a remporté, le challenge technique qui a longtemps retardé le développement de la plateforme a été levé grâce à un partenariat avec Microsoft et l'exposition médiatique m'a permis d'être approchée par plusieurs investisseurs potentiels. »

Si ces projets atteignent leurs objectifs, les Marocains pourront enfin se déplacer au Maroc avec plus de liberté et à moindre coût. Mais pour atteindre ces objectifs, les entrepreneurs vont être devoir lever de nombreux obstacles : les réglementations strictes encadrant les services de transport (soutenues par des lobbys puissants), les exigences d’assurance automobile, la résistance des utilisateurs au changement, le manque de confiance et, dans certains cas, la nécessité d’obtenir rapidement une masse critique d’utilisateurs. Bon courage donc !

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