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Seedstars pousse les startups tunisiennes à s’internationaliser

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Seedstars pousse les startups tunisiennes à s’internationaliser

De l’app pour réunir toutes les modalités d’un événement au site web qui optimise les sites de e-commerce, le ton était donné à la compétition Seedstars à Tunis: Quand on est une startup, il faut savoir innover mais aussi se placer sur un marché. Surtout sur le marché tunisien qui est un excellent “crash test” : petit pays, clientèle assez connectée et exigeante au niveau des innovations technologiques mais qui ne peut être juste la seule ambition d’un entrepreneur.

Au campus de la Mediterranean School of Business à Tunis, l’équipe de Seedstars a réuni une dizaine de startups tunisiennes autour d’une compétition qui permet au gagnant d’accéder à la compétition régionale puis globale de l’organisme. A la clef, des investissements pouvant aller jusqu’à un million de dollars et des rencontres partout dans le monde avec des investisseurs potentiels.

L’organisme suisse traverse plus de 70 pays à la recherche des startups pépites qui ont le potentiel de devenir des success stories.

La startup Wheritics propose des solution mobiles pour assurer la sécurité (Images via Seedstars)

L’arrivée de Seedstars dans un contexte de boom pour les startups

Si Tunis est depuis quelque temps le théâtre de compétitions pour des programmes d'accélération ou d’incubation, la venue de Seedstars s’inscrit dans un objectif plus ambitieux: repérer des futures licornes.

«  C’est vrai qu’il y a trois ans, nous n’envisagions pas encore de venir à Tunis car l’écosystème était émergent mais nous le regardions de loin. Depuis 2016, nous avons remarqué un vrai tournant que ce soit avec les discussions autour du Startup Act, la multiplication des espaces de coworking ou la reconnaissance de certaines startups tunisiennes au niveau mondial » déclare Katarina Szulenyiova COO de Seedstars world.

Et pour obtenir le précieux sésame de la sélection Seedstars, il faut savoir montrer que l’ambition d’une startup ne se résume pas à un seul pays.

Les participants ont dû pitcher devant un jury de six personnes dont des représentants du fond d'investissement Africinvest, de FutureVents Early Stage et de la société d'investissement capital risque Diva Sicar.

Savoir se promouvoir sur le plan international

Mis à part des pitchs sur l’aspect novateur de leurs idées, les jeunes entrepreneurs présents ont dû répondre devant un jury sur la question de l’internationalisation de leur startup.

«  Les startuppers pensent trop Tunisie et pas assez global encore aujourd’hui mais c’est en train de changer, c’est là où nous entrons en jeu car nous pouvons les aider à scaler sur la région et leur fournir un réseau » commente Szulenyiova,  «  car les principaux critères de la compétition étaient aussi de voir comment le produit présenté peut aider à résoudre un problème sur n’importe quel marché » a-t-elle ajouté.

Les trois startups finalistes Dabchy, WanaGames ou encore Favizone ont d’ailleurs plus innové sur leur capacité à offrir un service supplémentaire ou essentiel à des produits déjà existants. Dabchy par exemple offre un vide-dressing en ligne sans commission et purement collaboratif, WanaGames propose aux concepteurs de jeux vidéos un placement produit intelligent et Favizone utilise une solution SaaS pour faciliter l’ergonomie des sites de vente en ligne et leur optimisation avec des indicateurs de performance.

Gagner en visibilité

Pour les autres qui n’ont pas été sélectionnés, l’intérêt était de pouvoir aussi gagner en visibilité pour pouvoir mieux scaler en dehors de Tunis. C’est le cas de Mehdi Mahmoudi, CTO de Wheritics, une plateforme qui permet de gélocaliser les personnes via des beacons (capteurs) et d’assurer ainsi leur sécurité en cas d’alerte ou d’attentat.

« Contrairement à une alarme qui va être générale pour tout un bâtiment par exemple, nous proposons une appli mobile qui permet de géolocaliser chaque employé et de lui indiquer quoi faire en temps réel » explique Mahmoudi. Il vise comme marché principal la France à cause du contexte sécuritaire de ces dernières années: « Il y a une vraie menace depuis plusieurs années et en cas d’un nouvel attentat, ce genre d’outil peut s’avérer très utile » ajoute-t-il.

Encore au stade d'accélération, la startup est à la recherche d’un seedfund de 600 000 euros dont 150 000 seraient consacrés à l’aspect recherche et développement et les 450 000 restants pour la création d’une unité d’affaires. Une autre startup comme Pixels trade a développé un produit de pharmacie digitale qu’elle expérimente déjà avec une pharmacie en Suisse spécialisée dans les produits de luxe. «  Nous en sommes à la phase où nous voulons mettre en place un speedrun et promouvoir le concept dans d’autres pays » affirme Aymen Touhent en charge du marketing et des ventes.

Voir grand et être audacieux, ou s'en faire par rapport à la légilation? Le dilemne faisait débat lors du panel sur l'internationalisation

Voir grand et être audacieux

Mais si l’ambition de s’internationaliser était bien présente dans tous les esprits des compétiteurs, certaines barrières à l’entrée demeurent pour la mise en application. Autour d’un panel entre Yassir El Ismaili El Idrissi, CEO de Tayara, Hakim Khelifa, Senior Partner CoHead SSA et l’avocat Ziad Miled spécialiste du droit numérique, les idées et parfois les avis contraires ont fusé.

« Moi je dis “think bold and big” (voyez grand et soyez audacieux) plutôt que de toujours commencer petit ou de trop réfléchir sur le prototype » a déclaré El Idrissi dont le but était de créer le “Uber Africain” quand il a fondé Careem au Maroc.

Pour Ziad Miled, le mojo était plus de savoir trouver un levier institutionnel avant de commencer à voir grand. « La variable en Tunisie, c’est vraiment de voir quel espace institutionnel similaire à celui dans lequel j’évolue, va me permettre de vraiment m’internationaliser » a-t-il affirmé.

Si les trois panélistes ont longuement débattu sur les premiers réflexes à avoir lorsqu’il faut s’internationaliser, tous sont tombés d’accord sur le cas tunisien: ne pas avoir peur d’aller plus loin que la frontière tunisienne et de développer un maximum son produit avant d’envisager son expansion.

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